LORSQUE LA FATIGUE DEVIENT UN PROCESSUS DIVIN

Je suis rentrée dimanche soir tardivement d'un grand déplacement en France de 15 jours avec des étapes en présentiel sur Montpellier, Bordeaux, Orléans et Annecy. Pour la première fois depuis longtemps, je suis rentrée très fatiguée. Fatiguée, bien sûr par le déplacement, qui était important mais aussi fatiguée d'autre chose. Une fatigue intérieure, que peut-être, vous aussi, vous pouvez parfois ressentir.

Lors des séjours en présentiel (tout comme sur Youtube), je fais de mon mieux pour laisser la vie s'incarner à travers moi (je cultive également cela tous les jours dans ma vie). Les perspectives et angles de vision proposés vont à contre-courant de la pensée dominante actuelle sur Terre dans les milieux de la spiritualité.

La première étape, avant celle de l'ouverture de conscience qui en découle, est souvent d'être profondément bousculé. Bon nombre d'illusions sur lesquelles nous bâtissons nos vies sont bousculées et remises en question. Cette première étape est très souvent difficile à vivre et les réactions sont bien nombreuses.

Il est évident que le premier des réflexes va être de se débattre, chercher à avoir raison, poser des questions pièges, s'agiter... tout cela est parfaitement normal. Peu de personnes vivent un effondrement intérieur sans entrer dans des mécanismes archaïques de résistance.

Depuis cet espace agité, beaucoup pensent alors que tout cela est de ma faute. Le temps d'un instant, beaucoup rejettent ainsi leur inconfort sur moi. Tout cela est normal également, chercher un coupable nous rassure et cela reste humain. Cependant oui, je reste également humaine et parfois, je dois bien l'avouer, je me sens fatiguée voire démunie face à toute l'agitation que ce processus peut générer et qui est, très souvent, en premier lieu, projetée sur moi.

Lorsque je fais une émission en direct sur YouTube, je ressens exactement la même chose. Beaucoup de personnes viendront alors à regarder la forme de mon visage et se dire "dis donc, elle n'est pas comme d'habitude" ou "elle tourne en rond dans ce qu'elle raconte". Mais peu entendrons tout ce qui est en train de se produire sur des plans plus profonds.

Oeuvrer depuis la profondeur des êtres éveille la profondeur des êtres sous toutes ces formes. Certaines de nos profondeurs intérieures dissimulent de grands trésors alors que d'autres cachent de grandes laideurs. Le plus dur à entendre, c'est que nous ne sommes ni ces trésors, ni ces laideurs-là.

Notre essence prend racine par delà ce plan, par delà ce monde. Temporairement, nous sommes alors amenés à traverser ces eaux ombragées ou lumineuses mais ce que nous sommes est bien plus vaste que le produit de cette illusion duelle.

Personne n'est coupable ou responsable de ce qui se vit à l'intérieur de nous. Tout ce qui est ombre et lumière n'est en aucun cas ce que nous sommes, l'invitation consiste à s'élever au delà. Tant que nous donnons du crédit à ce monde de formes, nous le maintenons comme illusion en notre sein. Être touché par le monde de forme est une chose normale, s'enfermer dans la forme en est une autre. Le voyage intérieur nous invite à descendre plus profondemment encore, pour rejoindre le siège de notre Conscience, notre Esprit, notre Sagesse intérieure.

Alors oui, il est évident que je reste une humaine en cours d'apprentissage. Parfois, lorsque l'intensité des projections est forte, je me sens vaciller. C'est comme si une partie de mon être partait en réaction alors qu'une autre demeure comme un témoin silencieux. Ce témoin silencieux, je le remercie de ton mon coeur d'exister car, oui, la part plus humaine de mon être pourrait parfois mettre la clé sous la porte, mais depuis le siège de cette sagess-là, cette part humaine ne fait aucun poids.

On ne realise pas toujours la force et le courage que cela demande d'oser suivre l'élan de son coeur. On ne réalise pas toujours qu'en suivant l'élan créateur, nous ne récoltons pas toujours dans ce monde le fruit de nos actions. Celui qui sème dans ce monde recoltera le fruit de l'illusion de ce monde, celui qui sème dans le monde de l'Esprit recoltera le fruit divin. Ce fruit-là est invisible, il siège à l'intérieur. En cela, personne ne vous reconnaitra mais vous serez reconnu aux yeux de plus Grand. A ce stade-là, on ne parle plus de reconnaissance mais d'Amour au sens le plus pur.

Vivre une telle relation d'amour avec cette part divine qui siège au coeur de chacun est la plus grande des richesses mais aussi le plus grand des honneurs. Depuis ce siège-là, c'est bien l'Amour qui réside comme le plus grand des joyaux et c'est depuis cet espace que je souhaitais aujourd'hui vous livrer ce témoignage. Puisse-t-il nous inviter à nous élever, encore et encore, jusqu'à rentrer à la maison, dans cette grande Demeure Universelle, Source de chaque chose.

De tout coeur.